Rapport : Les experts de l’USCIRF « découragés par la détérioration de la liberté religieuse dans certains pays »
Le rapport dresse la liste des « pays particulièrement préoccupants », des pays à placer sur la « liste de surveillance spéciale » ainsi que des acteurs non étatiques connus pour des violations systématiques, continues et flagrantes.
La Commission des États-Unis sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) a publié hier son rapport annuel. Ce rapport fournit au gouvernement américain des recommandations pour renforcer la promotion de la liberté de religion ou de conviction à l’étranger.
Bien que « encouragée par la priorité continue accordée par l’administration Biden à la liberté religieuse internationale au cours de sa première année », la présidente de l’USCIRF, Nadine Maenza, fait part de son désespoir face à « la détérioration de la liberté religieuse dans certains pays ».
« Nous sommes découragés par la détérioration de la liberté de religion ou de conviction dans certains pays, notamment l’Afghanistan sous le gouvernement de facto des talibans depuis le mois d’août. Les minorités religieuses ont été victimes de harcèlement, de détention et même de mort en raison de leur foi ou de leurs croyances, et des années de progrès vers un accès plus équitable à l’éducation et à la représentation des femmes et des filles ont disparu. »
Comme chaque année, le rapport dresse la liste des « pays particulièrement préoccupants », parce que leurs gouvernements commettent ou tolèrent des « violations systématiques, continues et flagrantes », et en place d’autres sur la « liste de surveillance spéciale », à cause de de la perpétration ou de la tolérance de violations graves par leurs gouvernements. Une catégorie concerne les entités particulièrement préoccupantes, des acteurs non étatiques connus pour des violations systématiques, continues et flagrantes.
Cette année, l’USCIRF demande au Département d’état américain de désigner 15 pays « pays particulièrement préoccupants » : la Birmanie, la Chine, l’Erythrée, l’Iran, la Corée du Nord, le Pakistan, la Russie, l’Arabie saoudite, le Tadjikistan et le Turkménistan, l’Afghanistan, l’Inde, le Nigeria, la Syrie et le Vietnam.
L’organisation demande également de placer 12 pays sur la liste de surveillance spéciale : l’Algérie, Cuba, le Nicaragua, l’Azerbaïdjan, la RCA, l’Égypte, l’Indonésie, l’Irak, le Kazakhstan, la Malaisie, la Turquie et l’Ouzbékistan.
Le rapport réclame la désignation en tant qu’entités particulièrement préoccupantes de al-Shabaab, Boko Haram, des Houthis, Hay’at Tahrir al-Sham (HTS), de ‘État islamique dans le Grand Sahara (ISGS), de l’État islamique dans l’Ouest Province d’Afrique (ISWAP ou ISIS-Afrique de l’Ouest) et de Jamaat Nasr al-Islam wal Muslimin (JNIM).
Pour Jeff King, président de l’organisation International Christian Concern, « l’USCIRF donne la parole aux persécutés ».
« Nous sommes reconnaissants pour le travail remarquable de l’USCIRF au nom de la liberté religieuse. Il s’agit d’une ressource formidable qui exerce une pression sur les régimes étrangers oppressifs et les dirigeants qui restreignent la libre expression de la foi par leurs citoyens. »
M.C.